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Quatre Nobles Vérités

< Après avoir compris que la suppression du concept du soi est envisageable, vous pouvez vous engager dans le processus de cessation de la souffrance, Bouddha enseigna ensuite la vérité sur la cessation. > Tsongkhapa

His Holiness the Dalai Lama performing preparatory rituals before the start of the second day of teachings in Thiksey, Ladakh, J&K, India on August 11, 2016. Photo/Tenzin Choejor/OHHDL www.dalailama.com

** Hinayana

** Niveau Intermédiaire

Première Noble Vérité

 

L'existence de la souffrance

 

Reconnaissons la souffrance telle qu'elle est et méditons sur les souffrances humaines. Le Bouddha Shakyamouni par l'intermédiaire d'Asanga et de Djé Tsongkapa nous proposa la méditation sur les 7 souffrances en 5 points chacunes:

 

La souffrance de naître :

 

  • La naissance est par nature souffrance :Venir au monde, sortir du ventre chaud et sécurisant de notre mère est douleur ;

  • On naît avec des empreintes karmiques productrices de souffrance; le corps et l'esprit manquent de souplesse : Nous ne naissons pas maître de notre esprit, mais bien sous l'emprise de notre esprit ce dernier conditionné par les karmas et les kléças*. Notre corps n'est pas plus maléable nous en connaissons vite la limite ;

  • La naissance est le réceptacle de toutes les souffrances: La maladie, la vieillesse, la mort apparaissent parce qu'il y a naissance ;

  • La naissance est le réceptacle des kleças : l'attachement, l'aversion, la colère, la jalousie etc.se manifestent parce qu'il y a naissance ;

  • La naissance implique la séparation: Quitter son corps lors de la mort, laisser les êtres que nous chérissons ces souffrances existent parce qu'il y a eu naissance.

 

La souffrance de vieillir :

 

  • Déclin de la beauté - l'aspect physique se dégrade ;

  • Déclin de la force - se déplacer, soulever des objets devient difficile ;

  • Détérioration des facultés sensorielles, perte de l'acuité (visuelle, auditive, olfactive, etc ;

  • Diminution de la capacité de jouissance - on ne peut plus festoyer comme avant ;

  • Diminution de la vie elle-même - épuisement du temps jusqu'au moment de la mort.

 

La souffrance de la maladie :

 

  • Altération physique ;

  • Malaise émotionnel entraîné par l'indisposition physique ;

  • Perte de jouissance (joie) inhérente à la maladie physique ;

  • Privation et désagréments inhérents aux traitements ;

  • Maladie peut-être porteuse de mort - quand aggravation.

 

La souffrance de mourir :

 

  • Douleur de devoir quitter son corps ;

  • Douleur de devoir abandonner ses possessions (biens, argent, maisons) ;

  • Douleur de devoir quitter nos proches et amis ;

  • Douleur de devoir quitter notre entourage -  collègues, voisins ;

  • Douleur d'être contraint de mourir alors que l'on n'en a pas envie ;

 

La souffrance d'être séparé de ce qui est agréable :

 

  • Souffrance causée par la séparation elle-même ;

  • Pleurs, plaintes, lamentations ;

  • Autodestruction ;

  • L'obsession - toujours penser à l'autre ;

  • L'état de manque - ne plus avoir accès à la satisfaction qui était reliée à la présence de ce que l'on a perdu.

 

La souffrance de rencontrer ce qui est désagréable :

 

  • Crainte de rencontrer quelqu'un que nous n'aimons pas ;

  • Souffrance reliée à la crainte qu'il ne nous fasse du tort ou du mal ;

  • Peur qu'il ne nous dise des paroles désagréables ;

  • Peur qu'il n'atteinte à notre vie ;

  • Si nous sommes tué appréhension concernant nos futures naissances.

 

Une naissance prise sans liberté, sous l'influence des karmas et des kleças entraîne inexorablement ces 7 sortes de souffrance.

 

Nous pouvons aussi réfléchir à la Souffrance en la catégorisant de 3 façons:

 

  • La souffrance de la souffrance : Désigne toutes les souffrances ordinaires ; maladie, vieillesse, mort,faim, froid, soif etc. ;

  • La souffrance du changement : Nos goûts, nos plaisirs, ceux que nous aimons peuvent un jour nous déplairent ;

  • La souffrance inhérente à l'existence conditionnée: Le simple fait d'exister sert de base à la souffrance qui se manifestera quand les conditions seront appropriées.

 

Il est recommandé de méditer sur la souffrance autant avec l'une ou l'autre de ces 2 méthodes.

 

Les quatre attributs de la souffrance

 

Le premier des attributs est celui de la souffrance. Il concerne les 5 agrégats. C'est l'expression de la douleur. Mais pour le comprendre, il faut connaître la naissance de ces agrégats, le pourquoi de notre corps, de notre environnement. Si on prend une représentation du cycle des existences ( Samsara ), il y a, autour, douze cases qui représentent ce que l'on appelle les Douze Liens Interdépendants.  Le fait que le cycle des existences soit au centre signifie que ces liens interdépendants sont à l'origine du samsara et de la souffrance. Chacun vient en dépendance de l'autre.

Le deuxième attribut est celui de l'Impermanence.  Une fois que l'on a bien compris la souffrance, compris que tous les agrégats ne sont que le fruit de causes et de conditions, on peut aisément comprendre que si on "stop" les causes, les agrégats disparaissent. Donc ces agrégats sont impermanents. On retrouvera des méditations spécifiques sur cette impermanence dans la quatrième Noble Vérité. Il est important de comprendre l'impermanence, c'est la base de la compréhension du chemin. C'est la base pour obtenir la Libération.

 

À préciser cependant: cette libération n'est - pour le Grand Véhicule, le Mahayana - qu'une étape ; le chemin spirituel continue après. Alors que le but du Petit Véhicule, le Hinayana, est cette libération des souffrances, libération du cycle des renaissances. ( Dans le Mahayana, chaque pratiquant est motivé à la base par l'aide qu'il peut apporter aux autres. S'il cherche à obtenir un état de sagesse, c'est afin de pouvoir en faire profiter les autres. Il ne va pas rechercher son unique Libération, mais va chercher la compréhension de tous les phénomènes afin de pouvoir aider tous les êtres.

 

Plus le degré de réalisation est important, mieux on peut aider les autres. L'état de bouddha étant caractérisé par l'omniscience, celui qui suit le chemin du Grand Véhicule souhaite atteindre cet état de conscience. On a vu que si on supprime les causes des cinq agrégats, ces mêmes agrégats disparaissent; ils sont donc impermanents. Lorsque l'on parle des agrégats actuels, on dit qu'ils sont "contaminés". Pourquoi ? parce qu'ils sont la cause, la base plutôt, pour la création de karmas négatifs et qu'ils sont les fruits de perturbations antérieures. C'est en opposition avec les agrégats des Bouddhas qui, eux sont purs, nés de la sagesse, non contaminés ).

 

Le troisième attribut de la souffrance est "la vacuité".   Brièvement, lorsqu'on voit ce "soi", ce "je", cette saisie d'une individualité, on peut dire qu'il y a deux niveaux de "soi" : le soi "acquis"et le soi "inné".

 

Le soi acquis vient à travers une conception philosophique ; c'est-à-dire que certaines formations philosophiques erronées essaient d'affirmer ce soi, à l'encontre d'une compréhension, comme étant impermanent. C'est un attachement cultivé par une philosophie, une religion quelconque.

 

Alors que même les animaux possèdent le soi inné ; dès que l'on naît, il y a attachement à ce soi que l'on pense autonome.  Ce soi n'est pas, ne fait pas partie des agrégats. C'est net, parce que si je coupe mon bras, je n'y trouverai pas un soi dedans, tout comme dans n'importe quelle autre partie de mon corps ; je ne pourrai pas y trouver une individualité propre à l'endroit. Donc le soi ne fait pas partie des agrégats. Mais maintenant, on ne peut pas dire que le soi est complètement différent des agrégats, parce que ces agrégats vivent à travers ce soi. Vous comprenez ? Le soi n'est ni similaire, ni différent des agrégats. La réalisation de cet attribut de la vacuité est la réalisation de la non différence entre le soi et les agrégats.

 

Le quatrième attribut de la Souffrance est le "non soi".  Mais tout comme l'attribut de la vacuité, la non-différence, ici le non-soi, est la non identification entre le soi et les agrégats.

 

Les 5 agrégats : la Forme, la Sensation, la Volition, la Perception, la Conscience. 

 

Les 6 royaumes de renaissance : dieux, demi-dieux, humains, animaux, esprits avides et enfers. 

 

Deuxième Noble Vérité

 

L'origine de la Souffrance

 

On a bien compris que les agrégats sont une production en dépendance de multiples facteurs. Il semble donc impossible qu'il n'y ait pas de cause; pas possible non plus qu'il n'y ait qu'une cause unique à ces multiples résultats. On ne peut donc considérer qu'un Dieu soit à l'origine de tout, ni que cette origine soit de nature permanente.

 

La philosophie bouddhiste explique que ce sont les Douze liens interdépendants qui sont à l'origine de la souffrance et du cycle des renaissances conditionnées.

 

On peut voir, en effet, que les souffrances sont causées par les passions, l'attachement, et toutes les conséquences négatives que nous avons créées au cours de nos vies par le biais des Dix actions non vertueuses et des six facteurs perturbateurs de base.

 

Comme leur nom l'indique, ces facteurs perturbateur sont à la base de la production des perturbations mentales, de nos attitudes négatives et des karmas négatifs. Ces six facteurs sont les suivants:

 

  • l'Attachement, ou attrait vis à vis de personnes ou de phénomènes qu'on trouve agréables, créant ainsi la difficulté à s'en séparer ;

  • l'Aversion vis à vis de personnes qui nous déplaisent ou de tout facteur de souffrance ou de désagrément, nous amenant à les rejeter sans se poser de questions ;

  • l'Orgueil, la haute idée de soi-même, qui fait qu'on croit notre bonheur plus important que celui des autres ;

  • l'Ignorance, qui est de ne pas comprendre les phénomènes purs ou impurs ou de les concevoir de manière erronée, servant ainsi de base aux autres facteurs perturbateurs ;

  • le Doute, qui nous maintient dans l'incertitude et nous empêche de nous engager dans des activités vertueuses ;

 

et les cinq vues erronées :

 

  • la saisie du soi en considérant les agrégats ;

  • les vues extrêmes, éternalisme et nihilisme ;

  • les vues laissant la prééminence aux vues mauvaises et aux agrégats ;

  • les vues retenant de fausses éthiques et observances comme bases de purification ;

  • les vues fausses niant ce qui existe et soutenant ce qui n'existe pas.

 

On peut finalement se demander pourquoi le Bouddha expliqua la souffrance avant son origine. C'est simplement qu'il est plus facile d'appréhender l'origine lorsqu'on connaît bien le résultat. Vous comprenez mieux l'utilisation d'un moteur quand vous l'avez vu fonctionner pendant quelques temps...

Quand on a pris conscience de la souffrance dans laquelle on évolue, et qu'on a réfléchi à son origine, on réalise qu'il peut y avoir cessation de la souffrance.

 

Troisième Noble Vérité

 

La cessation de la souffrance

 

Lorsqu'on a compris l'origine de la souffrance, on comprend l'engrenage du cycle des renaissances qui nous y maintient. On comprend aussi que l'esprit est fondamentalement pur, mais que son fonctionnement est influencé par différentes perturbations. Il est important de comprendre que, les renaissances se faisant à travers des agrégats impermanents, en éliminant les causes, on rompt la succession des réincarnations conditionnées. Il existe donc un remède, un antidote puissant: la sagesse réalisant la vacuité.

 

La cessation est, par conséquent, le fruit d'un travail qui permet d'éliminer l'attachement. Par cette réalisation, on obtient la libération engendrant une grande paix venant de l'atteinte d'un état sans souffrance, d'un état de béatitude, de satisfaction, et de délivrance des perturbations.

 

Quiconque atteint cette ibération est délivré à tout jamais du cycle des renaissances conditionnées par l'influence des karmas positifs ou négatifs. La cessation est alors définitive, les perturbations ne pouvant plus réapparaître.

 

Quatrième Noble Vérité

 

La Voie qui mène à cette cessation

 

Mais pour arriver à cet état de libération, il faut s'appliquer à suivre le chemin qui explique comment mettre un terme à la souffrance en en contrant les causes par la mise en oeuvre de méthodes de purification des potentiels négatifs accumulés, par des méditations sur le non-soi et la vacuité, en s'abstenant de commettre les dix actions non vertueuses et en mettant tout en oeuvre pour accumuler un potentiel positif et atteindre la sagesse la plus élevée.

 

Les méditations sur l'impermanence des phénomènes, sur la mort, sur le fait que nous serons dirigés après la mort par la force du karma accumulé - force incontrôlée - vers une autre naissance dans un des six mondes, sont des moyens qui nous permettent de générer, par la compréhension, la crainte de ce qui pourrait nous arriver si nous devions mourir maintenant. Cette compréhension nous amène à prendre Refuge, première étape sur le sentier pour entreprendre notre développement.

 

La prise de Refuge est la reconnaissance du Bouddha comme le médecin qui a su diagnostiquer la maladie, du Dharma, ou enseignement du Bouddha, comme le remède capable de nous guérir, et de la Sangha, ou communauté de ceux qui suivent les enseignements du Bouddha, comme ceux qui donnent le remède. C'est reconnaître que nous n'avons pas, à l'étape où nous sommes rendus, la capacité de venir en aide de façon vraiment efficace à une multitude d'êtres qui sont comme nous dans la souffrance, que nous avons beaucoup à apprendre pour développer la sagesse, et que nous devons emprunter le chemin spirituel pour progresser dans la bonne direction.

 

La prise de refuge implique aussi la recherche d'un professeur, d'un ami spirituel, capable de donner les enseignements appropriés au bon moment, et de comprendre et d'évaluer la progression d'un élève. Cette recherche peut prendre du temps, puisque c'est un choix qui doit être fait soigneusement. On doit rechercher son maître comme on recherche un objet rare et précieux, en examinant ses enseignements comme on examine un tel objet pour s'assurer de sa valeur. Le Bouddha lui-même disait qu'il ne fallait pas croire ce qu'il enseignait simplement parce qu'il était le Bouddha, mais qu'il fallait analyser ses instructions, les passer au tamis de la raison et qu'il ne fallait les retenir que lorsque leur examen montrait qu'ils étaient justes et aptes à guider vers la libération et la sagesse.

 

Le fait de considérer une personne comme notre professeur et de lui demander de nous accepter comme son élève est lourd de sens,  et il faudra surtout éviter d'en venir à quitter un lama parce qu'on l'aura choisi de façon précipitée et sans discernement. On doit, entre autres, examiner soigneusement la cohérence entre ce que cette personne enseigne et sa vie de tous les jours. Si on décide, après avoir tout bien examiné, que telle personne est le professeur adéquat, il faudra pouvoir accepter ses recommandations en considérant qu'il peut avoir la vue juste et la clairvoyance nécessaire pour nous guider.

 

Pour gravir le chemin, on recherchera ensuite à respecter les huit conduites, formant l'Octuple sentier, qui feront que notre vie sera en accord avec la voie du Bouddha.

 

Pour arriver à mettre en oeuvre cette attention constante, et pour pouvoir développer les conditions méritoires et les éléments pour l'obtention de l'éveil, on s'engagera dans la voie des Sutras et/ou des Tantras.

 

À travers les pratiques et les efforts soutenus, le pratiquant progressera sur le sentier qui comporte les cinq étapes ou cinq chemins suivants:

 

  • Le chemin de l'accumulation, durant lequel le pratiquant accumule des mérites, approfondit la sagesse et se purifie. On accumule alors les causes et les conditions méritoires nécaessaires au développement de la pratique ;

  • Le chemin de l'application, qui est le passage entre l'accumulation et le contact avec l'expérience. Les négativités ne sont plus alors un obstacle à la pratique. Le pratiquant à ce niveau n'est plus soumis aux renaissances inférieures ;

  • Le chemin de la vision, qui est atteint au moment où on expérimente directement la vacuité. La structure grossière de la conscience dualiste et émotionnelle s'élimine ;

  • Le chemin de la méditation, où se développe l'attention continue et concentrée sur l'expérience de la vacuité. La structure la plus subtile de l'émotivité, faisant partie de l'ignorance fondamentale, disparaît ;

  • Le chemin de l'achèvement, ou l'au-delà de l'apprentissage, qui est le chemin où il n'y a plus rien à apprendre. À cette étape, l'état méditatif "semblable au vajra" tranche l'ultime voile, celui qui sépare de l'omniscience. L'état de bouddha est ainsi atteint. 

 

Sur les différents chemins, le pratiquant s'efforcera de développer les Six perfections ou Paramitas. 

 

Celui qui emprunte la voie du mahayana développera aussi la bodhicitta, ou esprit d'éveil.

 

Un pratiquant peut développer la bodhicitta avant de réaliser la vacuité, comme un autre peut réaliser la vacuité avant la bodhicitta. Lorsqu'un bodhisattva réalise la vacuité, lorsqu'il a déjà parcouru les chemins de l'accumulation et de l'application, sa conscience accède à ce que l'on appelle une terre pure de bodhisattva,ou bhoumis. Il y en a dix. Dix stades qu'il parcourt avant d'atteindre l'état de bouddha, dix niveaux durant lesquels le fils de bouddha met en pratique toutes les perfections ou paramitas, et élimine tour à tour tous les aspects grossiers et subtils de l'émotion et de l'ignorance.

 

Guéshé Lobsang Samten

 

Méditation contemplative de Sa Sainteté le Dalai-Lama et plus d'information à ce lien.

 

En considérant que :

 

1. Le corps et l’esprit sont sous l’influence des émotions destructives et des actes karmiques provenant des états mentaux négatifs qui enchaînent les êtres vivants à des états temporaires sous forme de dieux, de démiurges, d’humains, d’animaux, de fantômes faméliques et d’êtres des enfers.

 

2. Pour sortir de cette situation, il faut s’intéresser aux émotions aliénantes en désactivant préventivement leurs empreintes qui se sont accumulés sous forme de karma, pour les empêcher de se manifester dans une nouvelle vie de souffrance. Les rémanences karmiques du continuum de la conscience seront alors inactives.

 

3. La libération est un abandon du fardeau de la vie, de cette entité corps-esprit sous l’influence des émotions aliénantes et du karma.

 

4. Il y a quatre nobles vérités :

 

- Les phénomènes internes et externes élaborés à partir des émotions destructives et du karma sont les véritables souffrances.

 

- Les émotions aliénantes et les empreintes karmiques sont les véritables origines de la souffrance.

 

- La pacification des émotions aliénantes est la libération, ou la véritable cessation.

 

- Les méthodes pour éliminer et pacifier les émotions aliénantes forment la vérité de la voie de la cessation.

 

5. Les deux premières vérités, la souffrance et ses origines, désignent ce que nous devons écarter. Les deux dernières, la cessation et la voie, soulignent ce à quoi il faut consentir.

 

6. Nous voulons le bonheur et rejetons la souffrance. Cela exige de reconnaître l’envergure de la souffrance pour pouvoir nous en libérer. En décidant de ne plus supporter les conséquences de la douleur, nous devons abandonner leurs causes, les émotions destructives, origines de la souffrance. Pour terminer leur élimination, il faut actualiser la cessation de l’origine de la souffrance. Et pour cela, il faut cultiver la voie.

 

7. Sans l’expression d’une motivation sincères pour échapper aux griffes de la souffrance, des forces omniprésentes conditionnantes dont les conséquences sont néfastes, l’état de pleine compassion demeurera hors de portée.

 

8. Les émotions négatives sont conflictuelles, désagréables, pénibles et perturbatrices.

 

9. Un désir contrarié entraîne la haine.

 

10. Nous sommes dans le trouble vis-à-vis de nous-mêmes à cause de la conception erronée de la véritable nature des êtres humains, mais encore, en considérant ce qui est impur comme pur, de concevoir la douleur pour du plaisir, ou de voir dans l’impermanence du permanent.

 

11. Être né sous l’influence des émotions aliénantes et du karma signifie que nous avons tendance à produire des automatismes émotionnels, avoir du désir pour ce qui est beau, générer de la haine pour ce qui est laid et rester dans la confusion pour le reste.

 

12. Si la vieillesse s’abattait d’un seul coup, ce serait intolérable.

 

13. La maladie déséquilibre le fonctionnement harmonieux des organes du corps, et apporte des douleurs physiques qui finissent en tourments physiologiques, avec une perte de vitalité et une impossibilité de s’épanouir.

 

14. Nous souffrons à l’idée que la mort va nous séparer de nos merveilleux objets, de nos proches bienveillants et sympathiques amis, et nous apporter certains désagréments.

 

15. L’entité corps-esprit est le réceptacle de la souffrance présente (mûrissement des émotions aliénantes ultérieures et des empreintes karmiques) relative à la vieillesse, à la maladie, la mort, de nos automatismes face à la souffrance ; et aussi, le creuset de nos souffrances futures.

 

16. Soumis à des prédispositions négatives, l’entité corps-mental suscite de la souffrance ; la vraie nature de l’entité corps-esprit  correspond à une manifestation de la souffrance des forces omniprésentes conditionnantes.

 

17. Puisque douleur et plaisir résultent de causes et conditions, des techniques existent pour s’en libérer.

 

18. Des deux origines de la souffrance que sont les émotions aliénantes et les actes souillés, les .motions aliénantes (désir, haine et ignorance) forment la cause principale, et parmi ces émotions négatives, l’ignorance arrive en tête, car le désir et la haine naissent d’un statut exagéré donné à un objet, au-delà de sa vraie nature.

 

19. Armé de cette perception, l’ignorance peut être éliminée, car aucune connaissance juste ne l’entérine. Vous vous décidez à maîtriser votre mental pour réaliser ce qui est défini sous le terme de cessation.

 

20. Les forces opposées indiquent que le changement est possible. Pour contrecarrer quelque chose, il faut d’abord identifier une force opposée, puis augmenter l’intensité de celle-ci, afin que la force contraire s’affaiblisse. Puisque la souffrance est provoquée par les émotions aliénantes, en adoptant des attitudes mentales contraires, le changement sera salutaire.

 

 

 

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